Eolien : le grand désordre

Le grand désordre éolien#

Le grand désordre éolien

L’organisme Natagora a publié dans son magazine n°97 de mai-juin 2020 un article intéressant sur le développement désordonné de l’éolien en Wallonie. Cet article révèle, entre-autres, que : “L’implantation d’éoliennes est soumise à une série de règles inscrites dans le Code de développement territorial (CoDT) qui prévoit cependant également la possibilité de déroger à ces règles. Deux cadres de référence ont été élaborés en 2002 et 2013. Ils servent aujourd’hui de « lignes de conduite », allègrement outrepassées. En 2013 était également prévu l’établissement d’un décret éolien, resté dans les cartons.

Pour Natagora, ces outils doivent être mis à jour et complétés par une planification au niveau régional. Un décret éolien doit voir le jour et inclure des critères d’implantation clairs qui apportent la sécurité juridique dont tous les acteurs ont besoin, tant les développeurs éoliens que les riverains. Il doit également comporter un outil de gestion du foncier qui mette fin au régime du premier arrivé, premier servi.” (page 7)

Le projet éolien de Boneffe dont il est question, par ailleurs, dans un article publié par la RTBF a fait l’objet de nombreux recours. Natagora précise : “Le cas de Boneffe, quant à lui, illustre parfaitement les jeux de pouvoir en action lors des procédures d’implantation d’un parc éolien. Alors que l’endroit est particulièrement inapproprié en raison des menaces sur l’avifaune, Natagora, en partenariat avec des riverains, en est déjà à son cinquième recours devant le Conseil d’État ! Dès qu’un permis est annulé, sur base notamment de considérations environnementales, le ministre en charge de l’Aménagement du territoire en octroie un nouveau.” (page 8)

En conclusion de l’article : “Bref, ce qui pourrait ressembler ici à un réquisitoire contre les éoliennes n’est en fait qu’une objectivation de leurs impacts. Natagora ne s’oppose pas à l’éolien, loin de là. À l’heure actuelle, nous n’avons d’ailleurs intenté de procédure juridique que dans trois dossiers sur les trente-deux projets en recours comptabilisés au 31 décembre 2019. Par contre, nous réclamons ardemment un cadre de référence réglementaire. Au-delà des questions de biodiversité, la situation est aujourd’hui tout à fait chaotique. Chaque situation fait s’opposer, au cas par cas, spéculateurs (belges ou étrangers), coopératives citoyennes, voisins, communes et associations de protection de la biodiversité.” (page 11)